Bonjour à toutes et à tous, je suis Aurore de « Ressource mieux-être à Rennes », réflexologue plantaire et praticienne en herboristerie. Depuis 2023, j’exerce dans le quartier Cleunay Arsenal Redon, situé à quelques minutes du centre-ville.
Je suis passionnée par les plantes, leurs bienfaits, par leurs parts subtiles et leurs forces qui nous accompagnent chaque jour. Leurs usages sont issus d’une tradition millénaire, transmise de générations en générations et accessible à toute personne curieuse d’apprendre en ayant le respect du vivant. Depuis plusieurs décennies, de nombreuses recherches scientifiques confirment les indications et les propriétés des plantes, notamment grâce à l’étude de leurs principes actifs. Cela est formidable.
Parmi les nombreuses formes d’utilisation possibles des plantes aromatiques, il existe l’aromathérapie, qui concerne entre autres l’usage des huiles essentielles et des hydrolats.
Les huiles essentielles très sont précieuses en cas de maladie. Cependant, les contre-indications sont nombreuses et elles sont à utiliser avec précisions et connaissances. Personnellement, je les emploie rarement en raison de la très grande quantité de plantes nécessaires pour obtenir un flacon d’huile essentielle.
Mais … le saviez-vous ? Lorsque l’on distille une plante aromatique pour obtenir quelques gouttes d’huile essentielle, on obtient également un co-produit, une eau dont la densité n’est pas la même que l’huile essentielle, elle est appelée eau florale ou hydrolat. Ces eaux m’accompagnent au quotidien. Pour ceux qui ne les connaissent pas encore, je vous propose de vous en présenter ici les grandes lignes. Après cette introduction, si vous souhaitez aller plus loin, vous trouverez ci-dessous les références d'un ouvrage grand public, très pédagogique. Je suis également à votre écoute pour en échanger autour de ce sujet lors d’un prochain rendez-vous.
Comment ce produit est-il obtenu ?
L’eau florale ou l’hydrolat est obtenu par distillation à la vapeur d’eau, souvent grâce à l’utilisation d’un alambic où la plante aromatique fraiche est posée sur une plaque métallique. Grâce à une source de chaleur, une eau de source est chauffée dans le foyer de l’alambic, pour se transformer en courant de vapeur d’eau qui va traverser la plante fraiche. Les molécules aromatiques de la plante sont alors entrainées avec la vapeur, qui est ensuite refroidit dans un serpentin pour être « recondensée ». On obtient alors dans l’essencier de l’alambic deux liquides de densités différentes : l’hydrolat (ou eau florale) et l’huile essentielle. En moyenne, pour 500 grammes de plantes fraiches traitées, on obtient 1 à 2 litres d’Hydrolat.
Eau florale ou hydrolat ?
Si la fleur est distillée pour obtenir le produit, nous parlerons d’eau florale. Par exemple, « Eau florale de rose ».
Pour toutes autres parties de la plante, que ce soit pour la distillation de racines, de feuilles, ou encore de graines … etc., nous parlerons d’hydrolat. Par exemple, « Hydrolat de Laurier ».
Personnellement, j’utilise toujours le terme d’hydrolat, quelque soit la partie de la plante utilisée.
Pour quels usages ?
Les hydrolats sont doux. Ils contiennent une petite quantité de molécules aromatiques. Les contre-indications sont nulles et les interactions médicamenteuses sont rares. Mais il existe cependant quelques principes de précautions, notamment pour quelques hydrolats que l’on évitera de consommer par voie interne pour les femmes enceintes et les très jeunes enfants.
Peu connus, les hydrolats sont toutefois traditionnellement utilisés en cuisine (on pense à la fleur d’oranger pour les crêpes !), ou pour les soins cosmétiques comme pour l’eau florale de rose. Pourtant, les vertus thérapeutiques sont non négligeables. Elles agissent sur le physique de la personne ou encore sur les émotions. Les hydrolats sont ainsi indiqués pour drainer ou renforcer l’organisme, pour calmer le stress, ou pour le soin de la peau par exemple.
En tant que réflexologue plantaire, je les propose souvent en complément des séances pour les personnes que j’accompagne, en fonction de leur demande et besoin.
Comment les choisir ?
Les plantes qui nous accompagnent le mieux sont celles de notre terroir, de notre environnement direct. Ainsi, quand cela est possible, évitez les centrales de vente en ligne ! Et si vous achetez sur Internet, choisissez en priorité un hydrolat d’un producteur artisanal. Pour ma part, en Bretagne, j’ai une préférence pour acheter directement auprès des producteurs ou en herboristerie, en magasin bio, en choisissant des marques locales. Elles sont nombreuses.
Ce choix restreint bien entendu les possibles : je ne vais pas pouvoir me procurer de l’hydrolat Tea Tree par exemple. Mais il est bon de rester cohérent et de consommer les plantes proches de notre habitat, lorsque cela est possible.
Enfin, je suis très attentive au conditionnement : la bouteille doit être exclusivement en verre teinté et surtout pas en plastique, qui risque d’altérer la conservation du produit. L’étiquette doit préciser que les plantes sont bio et surtout que le produit est 100 % naturel ! Méfiez-vous des 97 % naturel que l’on trouve dans la grande distribution par exemple. Pourquoi cela ? Parce que l’hydrolat et l’eau floral se consomment tant en externe (vaporisation sur la peau, le cuir chevelu), qu’en interne, en fonction des besoins.
Comment conserver les hydrolats ?
Avant ouverture, une bouteille d’hydrolat se conserve une année à l’abris de la lumière et éloignée d’une source de chaleur. Une fois entamé, l’hydrolat se conserve 6 mois, exclusivement au réfrigérateur. C’est donc un produit fragile, parce que naturel et sans conservateur.
Mon préféré : l’hydrolat d’Ortie piquante.
L’ortie (Urtica dioica, de la famille des lamiacées) est la « meilleure amie de l’homme ». La plante est connue de l’homme depuis l’âge de bronze et elle est de grande valeur. Elle est employée pour son action à la fois dépurative et reminéralisante.
Pour le fabriquer, on utilise les parties aériennes. Attention, ce n’est pas une plante aromatique. Ainsi, lorsque l’on distille la plante, on n’obtient pas d’huile essentielle mais uniquement de l’hydrolat. C’est peut-être pour cela que je voulais vous présenter … cette exception ! Les propriétés de l’hydrolat d’ortie sont proches d’une préparation infusion d’ortie, avec l’avantage d’être prêt à l’emploi.
En usage externe :
L’hydrolat est idéal pour le soin des cheveux, à vaporiser sur le cuir chevelu chaque jour ou à diluer dans l’eau de rinçage.
En usage interne :
En spray dans la bouche ou plus simplement en versant une cuillère à soupe dans un litre d’eau, à boire toute la journée. L’hydrolat est riche en minéraux, en fer. Il est tonifiant et bénéfique en cas de fatigue générale. Il est diurétique : il peut aider à éliminer l’acide urique du corps (en cas de goutte par exemple – sous réserve de l’accord de votre médecin). Il peut aussi être conseillé en cas de problème articulaire, pour limiter les effets des rhumatismes.
Pour aller plus loin …
De nombreux ouvrages existent. Pour commencer :
Se soigner avec les hydrolats, doux et efficaces pour toute la famille par Dr Françoise Couic Marinier, Dr Christine Cieur, Dr Laure Destephe Vidal, Edition terre vivante, Septembre 2022, 238 pp.
A bientôt !
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